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ASAP

  • Post category:Projet / Projet en cours
  • Temps de lecture :4 min de lecture

  • Titre du Projet : ASAP : Anti-Shark Attack Project
  • Coordination : Eric Clua
  • Période : 2016-2026
  • Zone d’étude : Monde
  • Collaborateurs : James Cook University (Townsville, Australie)
  • Source de Financement : BEST

Résumé :

Bien que les attaques fatales de requin soient très rares dans le monde, elles sont hyper-médiatisées et renforcent la vision négative par le public de ces animaux. Dans le cadre d’attaques suivies du décès d’usagers de la mer, cette perception contribue à la mise en œuvre de campagnes aveugles d’éradication des squales qui reposent sur l’hypothèse que chaque requin matérialise une probabilité non négligeable d’attaquer un homme. Aussi, une réduction du nombre de requin engendrerait une baisse du risque d’attaque. Sauf à conduire à l’éradication totale des animaux (peu envisageable) où à capturer incidemment l’animal responsable d’une attaque (peu probable), cette hypothèse est fausse et, au delà du problème déontologique, entraine un coût écologique insupportable. Cette hypothèse reposant sur la densité des requins peut être qualifiée d’ »approche écologique ». C’est cette même approche « écologique » qui cherche, vainement à ce jour, à expliquer les attaques par des facteurs environnementaux ou anthropiques dont l’évolution expliqueraient les attaques.

Mon projet consiste à promouvoir et tester l’hypothèse selon laquelle les attaques s’expliqueraient plus efficacement avec une approche « comportementale » qui veut que de façon inhérente à leur statut de prédateurs apicaux extrêmement fexibles, certains requins développeraient de façon très marginale et stochastique une affinité « anormale » pour l’homme. Ainsi, la gestion efficace des attaques passerait non pas par des études -telles que menées actuellement- à caractère « écologique » mais à caractère « comportemental ». Concrètement, le nourrissage artificiel d’une population de requins potentiellement dangereux permettrait de concentrer les requins afin de les identifier individuellement. Cette proximité permettrait non seulement d’évaluer leur densité mais surtout leur « personnalité » (notamment le comportement vis à vis de l’homme). Pour autant que l’hypothèse d’une raréfaction des ressources alimentaires d’une population donnée de requins soit recevable en terme de facteur contributif aux attaques, un nourrisage intensif pourrait accessoirement servir d’exutoire alimentaire en captant des agresseurs potentiels d’êtres humains. Cette hypothèse de travail, qui relève de l’application au milieu marin du concept « d’animal à problème » développé en milieu terrestre (lions, tigres, crocodiles, etc.), aurait le mérite de désamorcer des situations de blocage radical entre défenseurs d’une éradication totale des requin et promoteurs de leur hyper-protection. Elle suggère que le problème des attaques pourrait à terme se résoudre avec l’élimination, très ciblée et justifiée, d’individus à risques, sans trop nuire à la population globale.