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L’arbre de la vie permet de reconstruire le réseau alimentaire des récifs coralliens

  • Post category:À la une / Publication
  • Temps de lecture :3 min de lecture

  • Titre : Delineating reef fish trophic guilds with global gut content data synthesis and phylogeny
  • Auteurs & co-auteurs : Parravicini V, Casey JM, Schiettekatte NMD, Brandl SJ, Pozas-Schacre C, Carlot J, et al. 
  • Année : 2020
  • Jounal : PLoS Biol 18(12): e3000702
  • DOI : https://doi.org/10.1371/journal.pbio.3000702

Les systèmes écologiques ne sont pas un ensemble passif d’éléments constitutifs de la biodiversité, mais fonctionnent grâce à l’échange continu d’énergie et de nutriments entre les espèces. Le flux de matière le plus évident est certainement la relation proie-prédateur. L’ensemble de ces relations construit un réseau alimentaire (ou trophique) dense par lequel transitent matière et énergie, participant ainsi à la productivité générale du système et à son bon fonctionnement.
Si la production d’un système écologique se mesure typiquement par la quantification des flux, la structure du réseau alimentaire représente son architecture fonctionnelle qui permet aux flux de se propager des bas aux hauts niveaux trophiques. Connaître cette architecture, c’est connaître les relations de dépendance entre les espèces et donc être capable de protéger la biodiversité sans craindre des effets en cascade imprévus.
Dans les systèmes écologiques très riches en espèces, il est presque impossible de connaître avec précision cette architecture. Pour les récifs coralliens, le système marin le plus riche de la planète, nous nous sommes appuyés pendant des années sur la définition des relations proie-prédateur fournie par des experts. Des chercheurs du Centre de Recherche Insulaire et Observatoire de l’Environnement – CRIOBE (PSL-EPHE-CNRS-UPVD), de l’IRD, de l’Institut Méditerranéen d’Océanologie M.I.O (AMU-CNRS-IRD) et du CEntre de Synthèse et d’Analyse sur la Biodiversité (CESAB) ont comparé plusieurs jeux de données créés par des experts et ils ont montré que ceux-ci sont en désaccord pour environ 30 % des espèces de poissons.
Pour trouver une solution, les chercheurs ont cherché dans la littérature les informations existantes sur les contenus stomacaux des poissons de différents systèmes coralliens atlantiques et indopacifiques. « Nous avons pu identifier de façon objective le régime alimentaire de 13 961 poissons de récifs » dit Valeriano Parravicini, enseignant-chercheur au CRIOBE.
Ensuite, les chercheurs ont démontré que des algorithmes d’apprentissage automatique basés sur les relations évolutives entre espèces, données facilement accessibles aujourd’hui, étaient en mesure de prévoir les relations prédateur-proie avec une erreur de seulement 5 %.
« Ce n’est qu’un début, mais en rendant nos résultats accessibles à tous les scientifiques nous espérons avoir fait un premier pas vers une connaissance objective des réseaux trophiques des récifs coralliens » conclut Simon Brandl, chercheur au CESAB.