Résumé :

Les moustiques envahissent de plus en plus de nouveaux milieux, phénomène dû notamment à l’augmentation des échanges internationaux ainsi qu’au réchauffement climatique. L’EID Méditerranée (Entente interdépartementale pour la démoustication) a pour vocation de lutter contre la prolifération de ces moustiques dans plusieurs départements du littoral méditerranéen dont les PO. Cette action de démoustication a pour objectif principal de lutter contre les moustiques vecteurs de maladies (chikungunya,…) ce qui est un réel enjeu de santé publique. Elle vise également le confort des populations. Cette opération de démoustication est essentielle dans notre département afin d’assurer à notre territoire et à nos touristes une qualité de vie agréable. Il est donc nécessaire de trouver une stratégie de lutte contre les moustiques efficace et ayant un impact moindre sur l’environnement.

De nombreux insecticides chimiques ont été développés. Cependant, des phénomènes de résistance à ces insecticides ont été observés. De plus, depuis 1998, l’utilisation des produits de synthèse a été remise en cause. La législation et l’apparition de phénomènes de résistance aux composés traditionnels a conduit à l’utilisation du Bacillus thuringiensis israelensis (Bti). Le Bti est une bactérie utilisée par l’EID Méditerranée exclusivement pour la lutte antilarvaire en milieu urbain et naturel ; ce bio-insecticide étant très spécifique aux larves de moustiques. Aujourd’hui l’essentiel des étangs et marais du Roussillon sont démoustiqués avec ce micro-organisme. Quelques voix d’associations naturalistes se sont récemment élevées contre l’utilisation de ce produit. En effet, peu ou pas d’étude ont été réalisées à l’heure actuelle pour évaluer l’impact environnemental du Bti.

Les chercheurs du CRIOBE conscients de l’importance économique et environnementale de ce sujet ont choisi de développer une approche innovante basée sur la métabolomique afin de contribuer aux recherches permettant d’apporter des réponses quant à l’impact environnemental de ces nouveaux biopesticides. Ainsi le CRIOBE, grâce au projet Envfate financé par l’Union Européenne (MARIE SKŁODOWSKA-CURIE ACTIONS, Individual Fellowships) doit développer dans les mois à venir un outil innovant permettant de caractériser le devenir et l’impact de ce type d’insecticides en milieu lagunaire.