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LITTO

  • Titre du Projet : LITTO : Quel littoral demain en France face aux changements climatiques ?
    Comparaison entre les littoraux de Méditerranée et d’Outre-mer
  • Coordination : David Lecchini
  • Période : 2019-2022
  • Zone d’étude : Moorea, Polynésie française ; Guadeloupe & Côte rocheuse des Albères
  • Collaborateurs – National : Serge Planes CRIOBE, Vincent Laudet, Paris Sorbonne, Station océanologique de Banyuls sur mer – International : Malika Trouillefou, Univ. Guadeloupe
  • Source de Financement : Agence de l’Eau – Rhône Méditerranée Corse

Résumé :

Dans un contexte marqué par l’augmentation de la population mondiale et le renouvellement accéléré des besoins en termes d’énergie, de matières premières, de produits et de services, les changements environnementaux prennent une acuité renforcée, du niveau du paysage à celui de la planète (climat, érosion de la biodiversité, dégradation des sols, pollution de l’air et des eaux douces et marines, etc.). Cette nouvelle ère, dite Anthropocène, impose la nécessité d’une gestion intégrée des environnements et des trajectoires de développement des sociétés humaines dans leurs diversités.Ainsi, tous les écosystèmes terrestres comme marins sont aujourd’hui fortement impactés par ces perturbations naturelles ou anthropiques que ce soit à l’échelle locale ou globale. De nombreuses mesures sont mises en œuvre par les scientifiques, les gestionnaires et les politiques pour essayer de réduire ces effets néfastes sur notre environnement : création d’aires marines protégées, création de parcs sur le domaine terrestre, taille minimale de récoltes de certains animaux, quotas de pêche, classement de certaines espèces sur la liste rouge de l’IUCN, …. Cependant, un ‘habitat frontière’ entre deux écosystèmes (marin-terrestre ou dulcicole- terrestre) est souvent oublié dans les plans de gestion : le littoral (Dallas & Barnard 2011; Aouiche et al. 2016).

Or, l’importance de cet habitat se traduit en quelques chiffres clefs. D’après l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), plus de 60 % de la population mondiale se situe à moins de 60 kilomètres du littoral, soit près de 4,2 milliards de personnes. De plus, le littoral est souvent considéré comme une nurserie pour les jeunes organismes (rôle, par exemple, des mangroves) et comme un hotspot de biodiversité (Dallas & Barnard 2011; Aouiche et al. 2016). Le littoral est donc un laboratoire naturel où se concentrent de nombreux risques d’origine naturelle ou anthropique, avec des enjeux liés aux ressources du sous-sol, aux ressources primaires biologiques, à l’énergie et au transport, au développement de l’urbanisme, à l’aménagement du territoire et au tourisme, à la préservation du patrimoine naturel et culturel (INSEE et SOeS, 2009).

Cette question ‘dans quel littoral demain vivrons-nous ?’ est particulièrement importante pour notre pays car la France, Outre-mer compris, est le 2ième pays au monde en kilomètre de littoral. Hélas, notre connaissance de l’évolution des zones côtières est limitée en milieu récifal (e.g., Ruiz et al. 2013, Jason VII et al. 2016, Pascal et al. 2016), malgré les nombreux enjeux qui nécessitent une approche transversale pour la conservation de la biodiversité face à un développement démographique, économique et touristique des îles de l’Outre-mer français (e.g., Barbier 2015, Aouiche et al. 2016). Il est donc primordial de mieux caractériser ces zones du point de vue de leur biodiversité, de leur fonctionnement et de l’impact que peuvent avoir les différentes actions humaines et le changement climatique. Du fait de la grande complexité des littoraux de l’Outre-mer, il est indispensable de disposer de cas-modèles permettant de comprendre en détail un environnement typique dans toute sa globalité. C’est le cas en Polynésie française avec l’île de Moorea (Cressey 2015). Néanmoins, afin de pouvoir généraliser ce cas d’étude, qu’est Moorea, à l’ensemble du littoral français, l’étude sera aussi conduite en Guadeloupe et sur la côte rocheuse des Albères (Banyuls).

Le présent projet a un triple objectif sur Moorea : 1/ Caractériser l’aménagement du littoral sur l’île de Moorea en Polynésie française depuis 1955 à nos jours ; 2/ Développer des connaissances fondamentales sur un processus clé du maintien de la biodiversité en poissons coralliens, à savoir le recrutement larvaire dans les zones de nurserie ; et 3/ Comprendre la gestion du littoral par l’Homme face aux changements globaux d’aujourd’hui et de demain. Dans l’axe 4 du projet, nous conduirons une étude similaire (axes 2 et 3) à plus court terme sur la Guadeloupe et sur Banyuls. Ainsi, ce projet qui associe les ressources, les écosystèmes, les sociétés et les activités humaines via les services écosystémiques (cf. Millennium Ecosystem Assessment), contribuera aux grandes initiatives internationales du domaine (GEO, Future Earth, GFCS, IPCC, IPBES, SDG…) et s’inscrit résolument dans le contexte de l’accord de Paris conclu fin 2015 dans le cadre de la COP21.